Nous démarrons par ce vieil adage : « Quand on n’a pas la tête, on a les jambes ». A vouloir ne pas choisir l’itinéraire qui invite, nous voilà à bartasser dans la forêt tels d’hagards sangliers en mal de chasseurs. Aujourd’hui, la montagne est paradis, collection, perle, gracieuse, docile, invitante, envoûtante, irrésistible, irréelle, indicible, … Qu’importe où le regard se disperse, nos yeux se posent sur des arbres en joyaux, des cristaux protubérants, de la neige en nuage, du bleu scintillant. Seuls des « oh », « ah », « ouuu » ponctuent le souffle des peaux lissant cette dernière chute… gargantuesque de poudre… Nos skis déroulent des caresses incessantes dans la longue montée du signal. Les jambes s’alourdissent en douceur au fur et à mesure de l’approche. Là haut, chaque montagne a revêtu son plus beau costume, prêt pour le carnaval. Dans la descente, nous flottons sur cette crème, les yeux battus par la fraîche volante. Au fil du temps, la chaussette s’est refermée, empêchant le lâcher prise. A l’arrivée, deux ânes luttent dans la profonde. Toujours cette montagne de paradoxes, du plaisir pour certains, la galère pour d’autres… Les photos ici