Ce matin, des visages détendus, des croissants partagés, montrent rapidement que ce groupe possède un coeur chaud. Un programme alléchant nous attend : des traineaux de chiens, une initiation à la raquette et un repas maison « Chez la fameuse Louisette« .

La montée vers Barèges est docile, j’apprends tous les rudiments de la plongée sous marine sur les routes montagnardes. A Tournaboup, notre premier palier de décompression se passe bien. La marée est haute, nous nageant en plein brouillard, les aboiements des chiens permettent de trouver le camp de base.

De quoi régler les raquettes, mettre les harnais aux toutous, et chacun part à la recherche de son histoire. On oscille contre la trace rectiligne du renard, la neige est profonde jusqu’à ses entrailles, cimentant quelques pieds ferrés. Des sensations nouvelles pour certains d’entre nous. La bonne humeur est générale, se lit sur chaque visage. La dense brume nous épargne de la pluie, laissant la vapeur des gouttelettes au silence des oiseaux.

Louisette accueille la troupe d’un doux sourire, et les plats volent à peine commandés. Un instant de pause, entre deux virées aérées. Chacun raconte son ressenti au détour d’un regard.

On igloote le vin chaud fumant, enterrés dans la neige, pour coffrer l’espace qui sert à survire lors des tempêtes.

Les hêtres montent en cap, longs comme des séquoias, lichénifiés sur place, figés dans une étrange douceur. Aujourd’hui, ce sont eux les balises qui permettent d’éviter le mal de l’air.

Les quelques gouttes de l’avant-déluge rapprochent le groupe pour l’ultime photo. La journée fut aussi folle que les grandes marées d’Angleterre – France.