Octobre, novembre, décembre, le temps passe… les flocons trépassent… La montagne cherche sa neige.. Fougères, fleurs printanières, brebis récalcitrantes habillent les pentes familières.. L’écobuage enflamme plus qu’à son habitude, laissant les bergers perplexes…

Nous prolongeons le temps par Lhers, plateau en suspension aspoise, où le temps souffle quelques notes. Le brouillard est aux aguets, entre deux couches, nous choisissons celle du milieu. Le gypaète y parade avec grâce, cherchant son sacer d’os…

La cabane réchauffe en profondeur, les yeux brillent.

Nous enlaçons les lacets des courbes ascendantes de l’aigle royal. La nature souhaite sourire pour ce dernier jour de l’an 15 de deux mille.

Discrète, la nuit guette. La pente impose une ludique descente, entre herbes rases, cailloux et laissées pastorales.

Le soir, le réveillon réveille des loups garous au coeur léger cherchant pitance dans les rêves des villageois.

Comme à son habitude, la météo trompe son prévisionniste plus par pudeur que par provocation. Elle nous permet des envols à tire d’ailes et de sourires.

L’un, parmi nous, serre les dents plus qu’à son habitude pour partager la joie du sommet.

Quelques heures passées ensemble, et déjà une famille créée.

Le dernier jour est apothéose : les flocons tant espérés, les lumières à brûler debout, la neige qui souligne le trait de la nature, le pas disparaissant dans le silence…

Les photos ne mentent jamais…